Le grand vibraphoniste Bobby Hutcherson est décédé

Grand musicien et compositeur de jazz, il a influencé toute une génération de musiciens.

Bobby Hutcherson est décédé ce lundi 15 août à Montara en Californie à l'âge de 75 ans. Il souffrait d'emphysème.

Véritable musicien mosaïque, son style percutant accompagné de son phrasé souple lui ont permis d’explorer plusieurs registres au cours de sa carrière : free, hardbop, blues, avant-garde, et même latin jazz au cours des années 70.

Bobby Hutcherson démarre sa carrière à la fin des années 50 aux côtés de musiciens tels que les saxophonistes Charles Lloyd et Eric Dolphy. En 1962, après une tournée avec le saxophoniste Billy Mitchell et le tromboniste Al Grey, le jeune vibraphoniste s'installe à New York, dans le Bronx. La même année, il écrit pour son fils Barry une valse, "Little B's Poem", qui deviendra l'un de ses grands succès.

 

 

Grâce à son ami d'enfance le bassiste Herbie Lewis, Hutcherson découvre la scène jazz new-yorkaise. Lors d'une jam session de Lewis, le vibraphoniste de vingt ans est repéré par un membre du groupe du saxophoniste Jackie McLean. C'est en tant que sideman de McLean, sur le disque "One step beyond", que Bobby Hutcherson participe à son premier disque chez Blue Note le 30 avril 1963. Enregistrées en décembre de la même année, ses premières sessions en tant que leader, réunies sous le titre "The Kicker", ne sortiront qu'en 1999. Blue Note lance un premier album à son nom, "Dialogue", en 1965, avec un brillant casting comprenant entre autres le trompettiste Freddie Hubbard. Suivi de "Stick-Up !"  en 1966, qui marque le début d'une longue collaboration entre Bobby Hutcherson et le pianiste McCoy Tyner. La même année, Hutcherson enregistre "Happenings" avec un autre grand pianiste, Herbie Hancock.

 

 

À la fin des années 70, Hutcherson réalise quelques disques pour le label Colombia. Mais il renouera avec Blue Note en 2014, le temps d'un disque, "Enjoy the View".

Au cours de sa brillante carrière, Bobby Hutcherson a également fait des apparitions au cinéma, dans "On achève bien les cheveaux" de Sydney Pollack en 1969, puis "Autour de Minuit" de Bertrand Tavernier en 1986.