Frédéric PRILLEUX: Les hommes en noir

Polar éditions des Contrebandiers.

Frédéric PRILLEUX présente…

Les hommes en noir, aux éditions des Contrebandiers.

Ces hommes en noir, ce sont ceux qui ne font partie d’aucune équipe, qui courent sur le terrain comme des dératés, qui s’époumonent le sifflet à la bouche, qui se distinguent en portant des habits qui sont différents des joueurs lesquels folâtrent sur la pelouse, et qui tendent vaillamment, le bras rigide, une biscotte, un carton jaune en langage footballistique, ou pis un carton rouge, signification de l’expulsion. S’instituant manager sélectionneur, entraîneur, et inspecteur, Frédéric Prilleux a sélectionné dix-sept candidats prêts à se lancer dans la fosse aux lions, je veux dire dans les arènes du football et officier déguisés en homme en noir qui justement ne le sont plus beaucoup habillés de la sorte. Ne se refusant rien il requiert également l’assistance d’un ex-arbitre international, Bruno Derrien qui inflige un premier avertissement, histoire de mettre la classe au pas. En bon entraîneur soucieux des règles Fred Prilleux assène le second avertissement. Bien sûr dans ce contingent les vétérans côtoient les jeunots, tous issus de l’amateurisme. Décortiquons donc cette équipe mixte, l’intention de ces prétendants qui ne se prennent pas toujours au sérieux, leurs valeurs, leur conception du jeu, les débordements qui les guettent, leur faculté de rester neutre, leur prise d’initiative, leurs qualités individuelles et leur volonté à faire respecter les règles tout en essayant de rester calme, voire flegmatique. Car comme dans tout jeu, il existe des règles à appliquer quel que soit l’enjeu. Les aspirants arbitres ont donc été confinés dans une salle avant l’épreuve pratique sur le terrain afin de tester leur souffle, et ont dû sacrifier à la partie écrite, pas toujours évidente. Car il ne leur suffit pas dans l’exercice de leur fonction de reconnaitre un numéro et de le noter sur un petit carnet, ils doivent connaître les lois qui régissent ce sport. Et afin de tester leurs connaissances, ils planchent devant une double feuille A4, en déclinant la règle qu’ils ont tirée au sort et afin d’éviter toute tricherie, chacun des postulants s’est vu attribuer une loi différents de son voisin. Dix-sept hommes et femmes, comme dans le corps arbitral elles sont peu représentées, dissertent donc sur la loi qui lui est propre et si leurs copies sont jugées satisfaisantes, ils seront reçus ou éliminés. Etant membre du jury des correcteurs je me suis donc attelé à lire leur prose en toute impartialité, et en mon âme et conscience, je peux vous affirmer qu’ils ont tous réussi leur examen de passage. Figuraient, par ordre de remise des copies, Marc Villard, Jérôme Leroy, Jean-Hugues Oppel, Michel Pelé, Thierry Gatinet, Denis Flageul, Jean-Luc Manet, Thierry Crifo, François Thomazeau, Pierre Cherruau, Olivier Thiébaut, Annelise Roux, Caryl Ferey, Jean-Marie Villemot, Marcus Malte, Jean-Noël Levavasseur et Dominique Sylvain. Difficile de pouvoir faire émerger un texte par rapport aux autres car chaque sujet proposé et traité étant différent, la comparaison se révèle difficile. Pourtant j’attribue une mention spéciale à Jean-Marie Villemot qui ne profitera pas de son diplôme, étant malheureusement décédé dans les entre-faits, et qui ne s’est pas contenté d’interprété sa vision de la loi qui lui avait été attribuée : Le coup de pied de réparation. Cette difficulté qu’il s’est volontairement infligé a été de rédiger son texte en alexandrins. Pas moins. Pendant ce temps ses petits camarades s’évertuaient à coller une histoire à la loi qui leur avait été attribuée. Parmi celles-ci, je pourrais citer : Le terrain de jeu, le ballon, l’équipement des joueurs, l’arbitre, la durée du match, le coup d’envoi et la reprise du jeu, les fautes et comportement antisportifs, la rentrée de touche ou encore le coup de pied de coin, toutes règles à observer et auxquelles les joueurs doivent se plier. Seulement, et les rédacteurs l’ont fort bien mis en exergue, tout autant les joueurs que les supporters, n’acceptent pas forcément les décisions prises et parfois cela devient la cacophonie et la confusion aussi bien dans les tribunes que sur les terrains. Les empoignades ne tardent pas à se manifester sous forme de coups de poing et de pied. Expulsions puis vengeances touchent aussi bien les professionnels que les amateurs, lors de matchs de coupes ou rencontres hebdomadaires entre clubs de petits villages qui se crêpent le chignon pour des broutilles. Et les auteurs nous relatent, nous remettent en mémoire quelques bousculades célèbres, quelques tacles bien appuyés, quelques gestes qui ont défrayé la chronique sportive. Mais quoique l’on fasse, il existera toujours des erreurs d’arbitrage, des fortes têtes, des excités, des revanchards, des pots de vin, et quand même de jolis moments de jeu, de passion, de communion. C’est ce que nous démontrent tous ces auteurs qui effectuent leurs reportages à chaud. N’oublions pas ces répliques que nous rappelle fort justement Thierry Crifo :

Monsieur l’arbitre a toujours raison, n’est-ce pas Jean-Mimi ?

Tout à fait Thierry…

Je précise que point n’est besoin d’être amateur de foot, d’en connaître les arcanes, pour déguster ce recueil.