Ramones : 18 nouvelles Punk et Noires.

Ouvrage dirigé par J.N. LEVAVASSEUR. Editions Buchet Chastel.

Ramones : 18 nouvelles Punk et Noires. Ouvrage dirigé par J.N. LEVAVASSEUR. Editions Buchet Chastel.

Ce groupe de Rock Punk, moins connu que les Sex Pistols, aura enchanté auditivement bon nombre de fans et influencé surement quelques groupes qui ont éclos dans les années 80 et n’ont eu qu’une durée de vie éphémère. Ils n’ont jamais été en haut des sharts et autre top 50, et pourtant ceux qui les ont connus, écoutés, appréciés, en parlent toujours avec nostalgie. Reprenant le concept de London Calling, ouvrage compilé par le même Jean-Noël Levavasseur et édité chez le même éditeur, lequel London Calling lui-même avait été inspiré par Stories of the Dogs, un recueil réalisé par Frédéric Prilleux et publié chez Krakoen en 2006, Ramones est une déclinaison de 18 nouvelles noires et punk écrites par des auteurs qui connaissent leur sujet. Que ce soit à base de souvenirs, enjolivés, extrapolés, dénaturés, mis en fiction comme ces anecdotes que l’on a vécues mais que l’on a tendance à magnifier, à enrichir, à agrémenter en leur apportant une petite touche de fiction et de création, ou en partant de faits réels qui ont ponctués l’existence musicale du groupe, les textes ont toujours un rapport proche et les auteurs sollicités ont répondu présent avec jubilation. Que ce soit Sylvie Rouch, Bruno Schnebert, Olivier Mau, Frédéric Prilleux (qui en profite pour sortir de sa retraite le libraire Pierre de Gondol), Caroline Sers, Thierry Crifo qui empruntent la première voie, celle du souvenir, Max Obione, Serguei Dounovetz, Pierre Mikaïloff, Marion Chemin, Jean-Luc Manet qui s’investissent résolument, qui se fondent dans l’esprit des Ramones, qui deviennent l’un ou l’autre des membres du groupe. Ainsi on peut suivre Johnny tentant de s’emparer d’un B52, de Joey sortir des limbes où il est plongé suite à un coup qui aurait pu être mortel asséné sur le crâne, de Dee Dee en proie aux affres de la drogue. Je n’aurai garde d’oublier Michel Embareck, Denis Flageul, Hugues Fléchard, Mathias Moreau, Jean Thirion, Jean-Bernard Pouy (qui ne peut s’empêcher de montrer sa maitrise oulipienne) et Jean-Noël Levavasseur lui-même qui ne se contente pas de collecter les copies mais participe aussi, en bon élève. Chaque auteur a injecté dans sa narration une part de lui-même, triturant ses neurones quitte à cracher ses tripes. Il apporte sa touche, ne se coulant que dans le moule du décor, mais gardant son style, son originalité, sa sensibilité d’écrivain. Chaque titre des nouvelles emprunte à un morceau des Ramones, et, en guise d’interlude, entre les textes sont intercalés des photos dues à Jean-Noël Levavasseur et des dessins d’Hervé Bourhis qui signe également la couverture. Cet article ne serait pas complet si je ne précisais pas que la préface est signée Tommy Ramone, l’unique survivant du groupe originel, que l’avant-propos est de Michka Assayas, qu’une chronologie du groupe est établie et que la présentation des auteurs est plutôt inhabituelle. En effet ce sont les auteurs qui nous délivrent leurs souvenirs en narrant leur première rencontre auditive et émotionnelle avec les Ramones.

 

Paul Maugendre

 

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