Pays-Bas : une rue porte maintenant le nom de Rosetta Reitz

Pays-Bas : une rue porte maintenant le nom de Rosetta Reitz

Historienne de jazz, auteure, productrice et féministe, Rosetta Reitz reçoit un hommage de la ville de la ville de Leiden

C'est la fille de Rosetta Reitz, Rebecca, qui a annoncé la nouvelle ! L'idée a été lancée par une association de Leiden (Pays-Bas) dont le siège était situé près de ReitzStraat (traduit par "rue de Reitz"), rue nommée après Francis W. Reitz, un guerrier impérialiste.

Cette décision est survenue après une prise de conscience du manque de représentation féminine dans les noms de rue ainsi qu'une envie de présenter sous un nouveau jour les Boers (maintenant représentés comme les responsables de la montée de l'apartheid).

De ce fait, Rosetta Reitz était la candidate parfaite pour concillier les deux aspects. Impressionés par la carrière, les actions et les récits sur Rosetta, les militants ont porté leur choix sur elle. 

La fille de l'historienne a déclaré : 

Remplacer le nom d’un guerrier impérialiste par celui d’une historienne féministe est EXACTEMENT le genre d’exemple populaire que ma mère, Rosetta, aurait aimé. Rosetta a passé sa vie et dédié son énergie aux femmes aux artistes, et à les faire voir et entendre. Aujourd’hui ce groupe reconnaît enfin ses efforts de la manière la plus charmante et la plus importante qui soit. 

 

Qui était Rosetta Reitz ? 

Rosetta Reitz est née en 1924 à Utica (New-York), elle suivra des études à l'université pour ensuite tenir une librairie à Manhattan. Elle a exercé plusieurs professions au cours de sa vie, de professeure d'université à chroniqueuse ou encore auteure, éditrice.. c'était une "touche à tout". 

L'américaine fait partie de la deuxième vague de féminisme qui s'est développée à partir des années 70. Elle était membre d'un groupe féministe appelé New-York Radical Feminists et était la co-fondatrice de Older Women's Liberation. Rosetta Reitz n'avait pas peur de lutter et d'assumer la lutte pour l'égalité des sexes, elle avait d'ailleurs rédigé un article pour The Village Voice pour prôner la libération de la femme et de son rôle de maîtresse de maison. 

Se fût la première femme à lancer un label, Rosetta Records pour faire connaître les artistes féminines de blues et de jazz souvent dénigrées. Ce label avait pour but de mettre en avant le blues et le jazz chanté et joué par des femmes. Elle cherchait des pépites, pour la plupart inédites, oubliées de tous ou perdues entre des succès trop envahisseurs et les présentait dans des albums richement illustrés. Elle a également écrit sur l’histoire de la musique et sur la vision du jazz d'un point de vue féminin. 

De son vivant, elle reçut un Wonder Woman Award (1982), un Grandmother Winifred (1994) et le Veteran Feminists of America en 2002. 

Elle est décédée en 2008 à Manhattan des suites de problèmes cardio-pulmonaires.