10 albums de jazz à avoir dans sa discothèque

10 albums de jazz à avoir dans sa discothèque
Des classiques à (re)découvrir !

Avec ça, vous aurez déjà une très bonne base !

On sait tout le caractère illusoire de classer des albums ou de n'en choisir que dix dans une musique aussi diverse et foisonnante que le jazz. Mais disons que si vous débutez ou que si vous pensez être un véritable fan de jazz, ce sont des disques que vous devez absolument avoir dans votre discothèque. Ce que l'on appelle ni plus ni moins que des classiques, un mot parfois galvaudé mais qui prend ici tout son sens. Et disons que si vous avez ces albums-là dans votre discothèque jazz, vous avez déjà une sacrée bonne base.

"Kind of Blue" - Miles Davis (1959)

"Kind of Blue"a été enregistré par le trompettiste Miles Davis et son sextet comprenant John Coltrane au saxophone ténor, Cannonball Adderley au saxophone alto, Bill Evans et Wynton Kelly aux pianos, Paul Chambers à la contrebasse, et Jimmy Cobb à la batterie en plus de la trompette de Miles. Cet album abrite aussi des titres mémorables comme "So What", "Freddie Freeloader", "Blue in Green", "All Blues" et "Flamenco Sketches". Ce disque a largement dépassé le cadre du jazz et il est considéré comme un des albums de jazz les plus vendus de tous les temps.

"Ella and Louis" - Ella Fitzgerald, Louis Armstrong (1956)

"Ella and Louis" est un album collaboratif entre deux géants du jazz, la chanteuse Ella Fitzgerald et le trompettiste Louis Armstrong. Le contraste entre la voix cristalline et légère d'Ella et le timbre chaleureux et éraillé de Louis crée une ambiance musicale extraordinaire. Ensemble, ils ont repris des standards du jazz et de la musique populaire, dont "Can't We Be Friends?", "Cheek to Cheek", "Autumn in New York" et "April in Paris" mais en ont fait des interprétations que l'on peut qualifier d'intimes. Le disque met aussi en évidence les qualités d'improvisation exceptionnels de Louis Armstrong à la trompette. Succès critique et commercial, ce disque a largement contribué à renforcer l'aura d'Ella Fitzgerald et Louis Armstrong.

"A Love Supreme" - John Coltrane (1965)

"A Love Supreme" reflète la quête spirituelle et musicale de Coltrane à cette époque. En effet, ce disque est une sorte de méditation spirituelle où Coltrane exprime sa gratitude envers Dieu pour avoir surmonté ses luttes personnelles et trouvé la paix intérieure. D'ailleurs, il est structuré comme une suite en quatre parties, chacune représentant un aspect différent de la quête spirituelle de Coltrane : "Acknowledgement", "Resolution", "Pursuance", et "Psalm". Le succès de ce projet tient aussi à la qualité des musiciens qui l'a enregistré : John Coltrane au saxophone ténor, McCoy Tyner au piano, Jimmy Garrison à la contrebasse et Elvin Jones à la batterie. "A Love Supreme" a eu un impact majeur sur le jazz et a influencé de nombreux musiciens y compris dans d'autres musiques. Il est considéré comme l'une des œuvres les plus importantes du XXe siècle.

"Lady in Satin" - Billie Holiday (1958)

"Lady in Satin" est le dernier album studio enregistré par Billie Holiday. Déjà malade, la chanteuse a mis beaucoup d'émotion dans cet enregistrement, ce qui rend ce disque si spécial. Ainsi, la vulnérabilité dans sa voix transparaît de manière poignante dans les interprétations de chaque chanson alors que sa voix était déjà marquée par le temps et les expériences de vie et qu'elle avait déjà perdu de son éclat. Le résultat, ce sont des titres aux textes poignants comme "I'm a Fool to Want You", "You Don't Know What Love Is", "Violets for Your Furs" et "The End of a Love Affair". S'il n'a pas été très bien accueilli à sa sortie, "Lady in Satin" est aujourd'hui considéré comme un album majeur, d'autant plus qu'il marque la fin de la carrière de Billie Holiday.

"Time Out" - Dave Brubeck Quartet (1959)

"Time Out" est un album instrumental de jazz enregistré par le Dave Brubeck Quartet considéré comme l'un des disques de jazz les plus influents et novateurs de tous les temps avec son utilisation inhabituelle de signatures de temps et sa fusion réussie de styles musicaux. Des morceaux comme Take Five" sont enregistrés en 5/4, tandis que d'autres comme "Blue Rondo à la Turk" sont en 9/8, des raretés qui apportent une dimension unique à cet opus. Grâce à "Time Out", le Dave Brubeck Quartet, composé de Dave Brubeck au piano, Paul Desmond au saxophone alto, Eugene Wright à la contrebasse et Joe Morello à la batterie, a eu un réel impact sur le jazz morderne en ouvrant la voie à l'exploration de nouvelles structures rythmiques et harmoniques. Il a poussé de nombreux musiciens à repousser les limites conventionnelles du genre.

"Chet Baker Sings" – Chet Baker (1954)

Ce qui est particulièrement notable dans cet album, c'est que Chet Baker chante en plus de jouer de la trompette. "Chet Baker Sings" est d'ailleurs considéré comme l'un des premiers exemples réussis de l'intégration du chant et de la trompette dans le jazz. N'étant pas un chanteur professionnel, Chet Baker a une approche du chant presque "nonchalante" mais également intime et décontractée en plus de posséder une tonalité délicate. Les arrangements épurés des morceaux la mettent d'ailleurs bien en valeur et créent une atmosphère intime, presque nostalgique. C'est ce que l'on retrouve dans des morceaux comme "My Funny Valentine", "I Fall in Love Too Easily", "But Not for Me" et "There Will Never Be Another You", des classiques auxquels il apporte une touche très personnelle. Cet enregistrement a contribué à élargir les horizons du jazz vocal et à établir Chet Baker comme une figure influente du cool jazz.

"Come Fly with Me" – Frank Sinatra (1958)

"Come Fly with Me" est considéré comme l'un des chefs-d'œuvre de Franck Sinatra et il a marqué une étape importante dans sa carrière, celle de la période dite des "Capitol Years" au cours desquels il a enregistré certains de ses albums les plus mémorables. Le titre de ce disque reflète son thème central autour du voyage et de l'exploration. Les chansons ont pour objectif de nous faire voyager en musique comme dans les titres "Come Fly with Me", "Autumn in New York", "Moonlight in Vermont", "April in Paris" ou "Let's Get Away from It All". Musicalement, c'est plus diversifié puisque l'opus saute du swing au jazz, en passant par la pop. L'unité se fait à la fois avec le thème mais aussi et surtout avec la voix chaude et mélodieuse de Frank Sinatra qui est à son apogée et qui a cette capacité incroyable à transmettre des émotions et à raconter des histoires. Ce n'est pas un hasard s'il a été récompensé par plusieurs Grammy Awards.

"Getz/Gilberto" - Stan Getz, João Gilberto (1964)

"Getz/Gilberto" est un disque qui mélange jazz et bossa nova, issu de la collaboration entre le saxophoniste Stan Getz et le guitariste et chanteur brésilien João Gilberto. On dit d'ailleurs que c'est grâce à ce disque que la bossa nova a pu être découvert par le public américain. Il contient notamment l'énorme tube "The Girl from Ipanema" qui est devenu un succès international et a contribué à populariser la bossa nova dans le monde entier. L'album a été enregistré avec la participation du compositeur et pianiste Antônio Carlos Jobim, ainsi que de la chanteuse Astrud Gilberto, femme de João qui ont contribué à y apporter des nuances riches. João Gilberto apporte lui sa sensibilité brésilienne et son style de guitare caractéristique, tandis que Stan Getz offre son habileté de jazzman. Le succès a été tel que l'album a remporté le Grammy Award de l'album de l'année 1965. C'était la première fois de l'histoire pour un album de jazz.

"Mingus Ah Um" - Charles Mingus (1959)

Cet album est considéré comme l'un des chefs-d'œuvre de Mingus et comme un moment clé dans l'histoire du jazz. Il offre en effet une très grande diversité styles et d'influences qui reflètent la large palette musicale de Charles Mingus. Il y a du blues, du bop, du gospel et bien d'autres styles encore comme on le ressent bien dans le morceau d'ouverture, "Better Git It in Your Soul". Sa capacité à les incorporer dans un contexte plus moderne et innovant est l'une des raisons pour lesquelles "Mingus Ah Um" est considéré comme un album phare. Cet opus contient aussi "Goodbye Pork Pie Hat", une ballade pleine d'émotion et de mélancolie qui est devenue l'une des compositions les plus célèbres de Mingus.

"Head Hunters" - Herbie Hancock (1973)

"Head Hunters" marque un tournant dans la carrière d'Herbie Hancock le faisant passer d'une approche traditionnelle du jazz à l'exploration de nouveaux territoires sonores, notamment le jazz fusion, le funk et l'électro. Il est d'ailleurs considéré comme un des premiers albums majeurs de jazz fusion tant il mélangé des éléments jazz, de funk, de soul et de musique électronique pour créer un nouveau son. Pour cela, il s'est entouré de musiciens exceptionnels comme Bennie Maupin au saxophone basse et à la clarinette basse, Paul Jackson à la basse électrique, Harvey Mason à la batterie, et Bill Summers aux percussions qui a fortement contribué à faire "sonner" ce disque comme on peut l'entendre dans le morceau "Chameleon" qui définit bien le son de cet opus. De fait, l'album a eu un impact considérable, élargissant l'audience du jazz et influençant de nombreux artistes dans le domaine du jazz fusion, du funk et de la musique électronique. Il est d'ailleurs considéré comme un pilier de la discographie de Hancock et comme un des disques les plus importants de l'histoire du jazz.