Le pianiste franco-serbe Bojan Z a récemment fait un retour marquant dans l'industrie musicale après plus de dix ans d'absence en sortant son nouvel album solo intitulé "As Is" paru chez le label Paradis Improvisé en juin 2023. Ce disque, enregistré dans les conditions d'un live à Marseille, marque un tournant dans la carrière de l’artiste.
"D'habitude, je joue plusieurs claviers en même temps, là c'était tout à fait épuré, j'ai simplifié les choses. Je n'ai pas conscience de la force de la musique au moment où je la joue. Je l'ai appris en 2000 pendant mon premier album solo 'Solobsession'. Je n'ai pas pu l'écouter pendant deux ou trois mois. Il a fallu que je me repose de cet instant et de tous les doutes du monde. J'ai appris qu'il ne fallait pas que je me juge au moment où j’enregistre".
Bojan Z, né en 1968 à Belgrade, a grandi dans une famille de mélomanes où les sons des guitares et du piano résonnaient quotidiennement. Il a commencé à apprendre le piano dès l'âge de 5 ans au conservatoire et est devenu à 18 ans le deuxième pianiste de jazz de Belgrade. Cette expérience lui a permis de partir étudier brièvement aux États-Unis, où il a découvert une nouvelle culture jazz notamment avec sa rencontre avec Claire Fischer.
En 1988, après son service militaire, il s'est installé en France, trois ans avant le début de la guerre en Yougoslavie. L'artiste, qui est également connu pour sa sensibilité aux problèmes du monde, a exprimé sa prise de distance avec les informations en continu il y a plus de 20 ans.
"J'ai arrêté de regarder les infos en continu il y a 20 ans. Aujourd'hui, je choisis ce que je veux regarder ou lire. Je suis au courant de ce qu'il se passe dans le monde. Je ne suis pas étonnée. J'ai réalisé très rapidement la misère du monde dans lequel je vis, trois ans après mon arrivée en France en 1991 avec la Guerre en Yougoslavie. J'ai peu d'inspirations en musique avec ce genre de contexte mais je suis d'autant plus fasciné par les belles choses qu'on trouve sur cette planète, surtout les animaux et la nature, l'homme n'arrive qu’après".