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Robert CHAZAL: La nuit des espions.

Robert CHAZAL: La nuit des espions. Collection espionnage N°211bis Editions Fleuve Noir [1959]

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Hiver 41. Les responsables de l’antenne des services secrets allemands,  basée à Londres, confie à Elga des documents confidentiels qu’elle doit remettre dans un petit village de Normandie à un de ses compatriotes. Les services secrets britanniques sont sur les dents et investissent l’immeuble où se tient la réunion. Elga parvient toutefois à échapper au filet. Aussitôt les Anglais ripostent et un agent féminin se rend en France afin de rencontrer l’espion allemand et lui fournir de faux documents. Parallèlement un agent masculin est lui aussi envoyé en France et prendre si possible la place du Teuton au cas où Elga parviendrait à quitter le sol britannique et accomplir sa mission. La rencontre entre la femme et l’homme a lieu à l’endroit indiqué, mais chacun est sur ses gardes. N’est-il pas en face de l’ennemi ou au contraire de son compatriote ? Comme le déclare Robert Hossein dans sa préface : « ...La situation est complexe. L’homme et la femme peuvent être l’un et l’autre Anglais ou Allemand. L’on voit le jeu des combinaisons : deux Anglais; deux Allemands; un Anglais et une Allemande; un Allemand et une Anglaise. Et cela sans certitude possible. Avec la complication supplémentaire des rapports sentimentaux inévitables entre deux êtres jeunes, beaux, et qui, s’ils ne sont pas de la même race géographique, sont de la même espèce humaine ; celle des audacieux, des aventuriers, des conquérants, des héros ».

 

Cette intrigue, qui se déroule quasiment en vase clos, est l’adaptation romancée du film La nuit des espions, co-écrit et réalisé par Robert Hossein avec dans les rôles principaux Robert Hossein et Marina Vlady. La novellisation de ce scénario pêche d’un manque de liant, de lyrisme. écrit d’une façon sèche, dense, froide, presque comme s’il s’agissait d’un nouveau scénario. Chaque geste, chaque action sont décrits soigneusement, mais il manque ce petit plus du romancier qui se libère d’un carcan pour en faire une œuvre originale. Il manque la sympathie, l’affection de l’auteur pour ses personnages. Il manque l’émotion. On a peine à retrouver la patte de Frédéric Dard, qui a cosigné le scénario du film, malgré les assertions de certains qui voient du Dard partout, lui prêtant moult pseudonymes, dont certains s’avèrent de véritables affabulations. Ce dont profitent les bouquinistes véreux, augmentant de façon éhontée le prix des ouvrages qu’ils possèdent et ne vendraient qu’à de véritables amateurs du Fleuve Noir et non des spéculateurs. Robert Chazal, né le 3 septembre 1912 à Saint-Nom-la-Bretèche (Yvelines) a été rédacteur en chef de Cinémonde, chef du service des spectacles de Paris-Presse, puis de France-Soir et du Journal du Dimanche. Critique cinématographique de France-Soir, il était président d'honneur du Syndicat de la critique de cinéma et a produit de nombreuses émissions radiophoniques et télévisées, dont Pour le cinéma. Il fut également l'auteur de romans et d'ouvrages sur le cinéma, consacrés à Marcel Carné, Jean-Paul Belmondo, Louis de Funès, Gérard Depardieu, Les années Cannes.

A signaler que, une fois n’est pas coutume, que la couverture n’est pas signée par Gourdon mais par Brantonne. Paul Maugendre