Patrick POMMIER : Jazz Gardé

Editions du Layeur

Avoir les honneurs de la une des journaux, cela peut flatter son ego, mais pas à n’importe quel prix. Surtout lorsqu’il s’agit d’une affaire de meurtre. Une expérience dont ce serait bien passé André Désoutieux, dont le nom figurait sur l’agenda d’un obscur et assassiné collectionneur de disques de jazz de l’époque préhistorique des galettes en cire, habitant près de Saint-Brieuc. Ah, les galettes bretonnes. Désoutieux n’entend pas que son nom et sa réputation soient ternis, aussi en tant qu’enquêteur privé ne se gêne-t-il pas d’emboîter ses pas sur ceux des policiers.

Ce collectionneur prétendait posséder un enregistrement rare puisque unique du célèbre jazzman et pionnier Buddy Bolden.

Seulement le meurtrier ne s’en tient pas là et continue ses méfaits, vols et assassinats, avec toujours pour but de s’approprier des enregistrements dont l’existence n’a jamais été prouvée, et le contraire non plus d’ailleurs. Seulement Désoutieux ne s’y connaît pas plus en jazz que Toutankhamon interprétait les Valses de Strauss.

L’affaire se complique lorsqu’un second collectionneur est retrouvé trucidé, un avocat qui avait fait l’objet d’un article dans un numéro récent de Jazz Magazine. N’écoutant que son courage à défaut de musique jazzistique, et résolu à résoudre cette énigme Désoutieux s’informe auprès de Philippe Carles, le rédac chef de JazzMag qui lui fournit sinon une piste, tout au moins quelques renseignements qui l’orientent vers une mystérieuse société dénommée Jazz Blanc.

 

Ce roman à l’origine prévu pour paraître dans la collection le Poulpe chez Baleine, on retrouvera des situations et des personnages assez explicites même si les noms ont été changés, ravira les amateurs de jazz ainsi que les fans de Gabriel Lecouvreur qui seront comblés à la lecture de cette histoire. On y retrouve ainsi Raymond, patron du café Le Perroquet, qui fait aussi office de cuisinier, Josette son épouse affable prenant toujours le défense de Désoutieux, Rex le chien baveur, Juliette patronne d’un salon de thé, qui ressemble à une poupée Barbie qui aurait porté des vêtements imaginés par Barbara Cartland (je cite).

Dans ce roman, publié en 2005 mais toujours disponible, dont toutes les têtes de chapitres font référence à des compositions standard de jazz. A signaler que Patrick Pommier a fourni des articles pour Jazz Magazine et il a écrit également des nouvelles pour diverses revues dont notamment L’ours Polar. Patrick Pommier est décédé en mars 2009.

 

Paul Maugendre

 

Retrouvez les chroniques de Paul Maugendre sur son blog dédié au polar et au jazz à l'adresse suivante : www.mysterejazz-overblog.com