Catherine GRAVIL : Django Reinhardt et L’histoire de La Chope des Puces.

Ecrit avec Marcel CAMPION.

 

Le 23 janvier 2010, on célébrera la naissance de Django Reinhardt, ce guitariste de jazz souvent imité jamais égalé. Il décède à quarante trois ans, trop jeune mais il est toujours vivant dans le cœur des amoureux du jazz. Les rééditions, les compilations envahissent déjà les bacs des disquaires et les articles qui lui sont consacrés commencent à fleurir dans les magazines spécialisés.

De très nombreux livres suivront n’en doutons pas. Premier de la série un petit ouvrage sympathique qui ne se contente pas de présenter l’homme fantasque, voyageur dans l’âme, musicien ne connaissant pas le solfège, le tout sans complaisance mais avec chaleur. En effet la première partie trop courte, trop réduite à mon avis, fait un survol de la carrière de Django, et de son caractère pas toujours facile. Mais le propos des auteurs était de présenter La Chope des Puces, un bar situé au cœur du marché au Puces à Saint-Ouen, repaire des musiciens manouches, descendants de Django ou de la famille et de leurs proches. De la création de ce bar jusqu’à aujourd’hui, cet endroit devenu mythique est narré avec simplicité et les nombreux musiciens connus ou méconnus qui l’ont fréquenté et le fréquentent encore sont présentés avec sympathie.

Ainsi on peut découvrir au fil des pages, Mondine, Ninine Garcia qui vient de collaborer avec Françoise Hardy pour un titre de l’album de Thomas Dutronc, Romane, Moreno, Latcho, Tchavolo Schmitt, Serge Krief, Alain Jean-Marie, ou encore David Reinhardt le petit-fils de Django, et quelques autres dont Thomas Dutronc, Nicoletta et Hugues Auffray.

Tous ne sont pas d’origine manouches (mot qui prend ici sa véritable signification puisqu’il s’agit à l’origine de gens du voyage comme les Sinti, les Gitans, les Roms et les Yéniches, alors que la plupart du temps il est utilisé dans un sens péjoratif), mais tous professent la culture musicale mi tzigane mi jazz. Je sais, beaucoup vont se demander ce que vient faire Nicoletta dans cet ouvrage. La réponse est simple, sa grand-mère a hébergé à Vongy en Haute-Savoie, durant la guerre Django Reinhardt. Une iconographie conséquente et bienvenue complète les textes. Mais je regrette que Marcel Campion, l’un des auteurs et actuel propriétaire, entre autres, de La Chope des Puces, soit un peu trop mis en avant, quelques soient ses qualités. Cela ressemble à une apologie, une autosatisfaction un peu gênante pour le lecteur qui aurait demandé de la part de l’auteur plus de modestie, ou de retrait dans son récit. Néanmoins l’ouvrage est intéressant à plus d’un titre d’autant qu’un DVD est inclus dans le livre. Un DVD qui dure malheureusement que six minutes environ et ressemble à un petit film tourné en vacances. Une partie de campagne musicale.

 

Paul Maugendre

 

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