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Eric GIACOMETTI & Jacques RAVENNE : Lux Tenebraev - Polar

Polar Thriller, éditions Fleuve Noir :Lux Tenebrae d'Eric Giacometti & Jacques Ravenne

Eric GIACOMETTI & Jacques RAVENNE : Lux Tenebrae. 

Y a-t-il une vie après la mort ? Cette question récurrente qui, quoi que l’on en dise, hante inconsciemment notre quotidien pourrait n’être que banale. Sauf que nous ne possédons pas la réponse. Enfin pas tous. Le commissaire Antoine Marcas pourrait nous en dire plus, mais penchons nous plutôt sur sa dernière aventure qui s’inscrit dans le cadre d’une enquête de routine, un présumé trafic d’objets d’art près d’Avignon. Etant franc-maçon, il ne manque pas d’aller saluer ses frères de loge et de diner en leur compagnie à proximité du lieu de ses enquêtes. Ce qui lui permet de connaître et d’apprécier, plus ou moins, d’autres frères. Et il faut savoir entretenir et cultiver les relations, même si parfois les favoritismes, les partialités qui s’ensuivent le gênent un peu. Le lendemain la perquisition dans le musée de la Fondation Memphis à Beaumes-de-Venise est déclenchée à l’aube. Marcas est accompagné de quelques policiers et de son adjoint Tassard. Ce musée gère depuis 1952 la collection privée d’un riche antiquaire, Hassan-al-Asroul, apparenté à la famille royale égyptienne. Lors du changement de régime politique et la chute du roi Farouk, Al-Asroul avait fui son pays et s’était installé en France emmenant avec lui un nombre impressionnant de lots d’antiquités, ce qui lui avait permis de monter un commerce aux ramifications internationales. Le temps a passé et Cléa, la petite-fille de Hassan-al-Asroul qui gère aujourd’hui cette fondation est actuellement en déplacement. Marcas et Tassard sont reçus par le gardien de la fondation, Yann Triskell, dont le visage est partiellement brûlé. Le directeur, Antoine de Fléhaut, tente de mettre en avant la respectabilité de l’établissement mais ses dénégations ne fléchissent en rien la résolution de Marcas. Les policiers ont beau tout fouiller, il semble que tout soit en règle jusqu’au moment où derrière des caisses entreposées dans la cave, dans une anfractuosité, sont mises à jour des reliques, statuettes, vases et un coffre empli de turquoises, non déclarées. Marcas peut repartir satisfait mais en sortant de la demeure il aperçoit une bâtisse qui n’est autre qu’un ancien pavillon de chasse. Selon un jeune employé, cet abri serait hanté car il a entendu à plusieurs reprises des bruits suspects. Marcas, Tassard suivis à contrecœur de Fléhaut et Triskell s’engagent dans le petit bâtiment noyé dans la pénombre. Grâce à une torche Marcas peut apercevoir deux colonnes et posé sur un petit pilier le buste d’un pharaon. Le directeur est en transe, il éructe, déclarant « Je forme la lumière, je crée les ténèbres. Tout est là. Lux tenebrae ». Et il tire sur Marcas à l’aide d’un revolver. A l’hôpital où il est transporté, Marcas est considéré comme mort, pourtant…

En 1368 avant J.-C. à Thèbes dans la vallée du Nil, le Pharaon Aménophis IV et sa sœur Anémopi, reçoivent des dignitaires représentant les peuples du désert. L’ambassadeur profère un affront devant Pharaon qui est roi et dieu. Les Caïnites ne reconnaissent aucun dieu. La cérémonie se termine dans un bain de sang. Peu après Anémopi expire et Eupalinos, le conseiller grec, démontre à Aménophis que la princesse était enceinte des œuvres de son frère, que l’enfant est décédé, et qu’Anémopi est peut-être morte empoisonnée. Une relation consanguine malgré le mariage contracté entre Pharaon et Néfertiti, sa cousine, mariage organisé par son père. Peu après c’est au tour de Pharaon de mourir empoisonné, d’effectuer un voyage entre ténèbres et lumière, avant d’être sauvé par Eupalinos. Car Aménophis possède des opposants, notamment en la personne du grand prêtre qui n’accepte pas la décision du pharaon de ne plus honorer qu’un seul dieu, Aton. Il décide alors de se faire appeler Akhenaton et confie à Eupalinos deux missions : débusquer ses ennemis et se rendre au pays des Caïnites.

Ces deux histoires sont déclinées en parallèle, s’entrecroisant comme les couches d’un millefeuille et entraînent le lecteur dans un voyage ésotérique documenté mais nullement rébarbatif, entre personnages réels et fictifs. Les aventures, et mésaventures, d’Antoine Marcas sont ponctuées par de nombreux retours aux sources égyptiennes et déclinées comme un thriller initiatique à la limite du fantastique. Les cas de coma dépassé existent et la science de la vie n’a pas révélé tous ses secrets. L’aspect de la franc-maçonnerie n’est qu’évoqué, et n’interfère en rien dans ce roman diabolique, surprenant et haletant.