Le 20 mars dernier, Terez Montcalm était l'invitée de Jazz Radio aux Docks 40 à Lyon pour un showcase exceptionnel au cours duquel elle a présenté son nouvel album, "Step Out" qui marquait son retour discographique après près de dix ans d'absence. L'occasion était trop belle de se poser avec elle et de faire une interview.
On a longtemps attendu "Step Out"...
Neuf ans. Cela fait neuf ans que j'ai sorti "Quand on s'aime". Mais cet album, j'ai commencé à l'enregistrer en 2019 puis j'ai fait une tournée en France avec Régis Ciccarelli qui réalise l'album et on avait déjà six chansons. Je suis retournée chez moi. Je devais revenir pour d'autres concerts et terminer l'album mais la pandémie a commencé. S'il n'y avait pas eu ça, on aurait sorti le projet bien avant. Le public m'a manqué, ce n'est pas facile de ne pas faire de scène, de ne pas donner de spectacle, de ne pas enregistrer d'album...
Ce qui compte le plus pour vous, c'est la scène ? Plus que les albums ?
C'est en tout cas pour ça que je fais ce métier-là parce que je n'aime pas forcément enregistrer en studio. Mais là, on a trouvé une bonne formule qui ne manque de spontanéité : on enregistre live. Sur ce disque, les prises que vous entendez, il y en a une, deux maximum. Je préfère donner des shows, j'aime la spontanéité, la réaction du public, il y a une réponse, on est ensemble.
Cet album est résolument soul...
Soul/Motown. On appelle ça de la Modern Motown. ça faisait longtemps que j'avais envie de faire un album avec ce genre de son-là parce que, quand j'étais jeune, j'aimais beaucoup les Jackson 5, Marvin Gaye, Diana Ross... J'aimais ce son-là et je me suis dit : 'un jour je vais arriver à faire ce son qui est vraiment homogène, aller vers des compositions avec le même son que Marvin Gaye ou chanter du Zombie ou même du Elvis Presley'. Il fallait le faire fitter là-dedans et je trouve que ça a très bien fonctionné.
Vous chantez en anglais ou en français. Comment choisissez-vous la langue ?
J'aime autant chanter en français qu'en anglais. Certains préfèrent chanter en anglais parce que ça sonne mieux mais je trouve que le français ça marche aussi. C'est fun à chanter quand on mord bien dans les mots. Comme j'ai toujours chanté en français et en anglais, je trouvais ça important de mettre du répertoire francophone sur l'album parce qu'au Québec, c'est très important qu'il y ait du français, plus qu'en Europe. Quand j'ai enregistré "J'attendrai", j'étais fière de mon interprétation à la Barry White, beaucoup plus laid back, vraiment sexy, et j'étais contente d'avoir fait la version en français parce que je trouvais ça original parce qu'il y a beaucoup d'artistes qui ont chanté "I'll Be There". C'est la France qui m'a demandé la version anglaise donc j'ai ajouté ces deux morceaux en plus ce qui en fait finalement 16.
Propos recueillis par Benoit Thuret
Texte : Grégory Curot