Jasmine Kara , In the Basement + Try my Love Again

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La reprise du Dimanche nous vient tout droit de Suède, puisque, au risque de me répéter, c'est bien vers la Scandinavie que l'on doit se tourner pour peu que l'on soit en quête d'un certain renouveau Soul. Bien qu'en l'occurrence, Jasmine Kara, beauté métisse d'ascendance iranienne par son père, applique sur son premier opus une recette éprouvée : c'est évidemment dans les vieux pots qu'on fait la meilleure Soul. Alors sur l'album "Blues Ain´t Nothing But A Good Woman Gone Bad", la chanteuse exhume quelques raretés du label emblématique Chess Records, fondé par les frères du même nom au tout début des années 50. Remis au goût du jour avec l'avènement d'un son dit "retro" à la fin des années 2000 et la sortie en 2008 du biopic Cadillac Records, mettant en vedette Beyoncé Knowles dans le rôle de la star de l'écurie Chess (la légendaire Etta James), l'esprit Chess Records a également inspiré la création en 2009 de l'indépendant Tri-Sound.

Fondé par Marshall Chess, fils et neveu des créateurs de Chess Records, associé au DJ londonien Eddie Piller (fondateur du label Acid Jazz Records aux côtés de Gilles Peterson à la fin des années 80), et enfin à Fredrik Ekander (lui même déjà à la tête de Cosmos Music, l'un des plus gros labels indépendants scandinaves), Tri-Sound aspire, selon les dires de son créateur, à "offrir une nouvelle plate-forme pour la musique Soul, vue à travers le prisme européen".


Les succès obtenus sur le territoire américain par des chanteuses d'origine britannique telles que Duffy, Adele et Amy Winehouse ne doit pas être innocent à l'intérêt soudainement porté par Marshall Chess pour la musique Soul européenne. Ce magnat de l'industrie discographique a baigné dans le music business depuis sa tendre enfance, d'abord au côté de son paternel, puis en initiant The Rotary Connection, groupe de Soul psychédélique au sein duquel il engagea son amie Minnie Ripperton, jusque là simple réceptionniste chez Chess. Si l'on ajoute à cela son expérience de président fondateur du label Rolling Stones Records, il va sans dire que cet homme a du flair, et qu'en faisant de Jasmine Kara la muse de son nouveau projet, la jeune femme est très certainement tombé entre de bonnes mains.

En offrant à cette vocaliste un temps expatrié à New-York les moyens de produire un opus qui transpire la Soul, le Blues et le early Rock'n'Roll, Tri-Sound a peut être engendré l'opus qu'une Christina Aguilera aurait probablement rêvé d'enregistrer (il aurait était le successeur parfait à son Back to Basics).

Ici, Jasmine Kara fait sien le bouillonnant "In The Basement", à l'origine un duo publié en 1966 et réunissant Etta James et sa consœur Sugar Pie DeSanto, elle aussi signée chez Chess Records.

 

Et comme si cela ne suffisait pas, Jasmine Kara réussit un véritable tour de force sur le deuxième extrait de son opus, "Try My Love Again". Ici, l'artiste s'éloigne du registre Blues/Soul pour creuser un étonnant sillon Ska/Rocksteady, un registre qui n'est pas sans rappeler les escapades de notre vénérée Amy sur ses reprises de "Monkey Man", "Cupid" ou "Hey Little Rich Girl". Je suis personnellement absolument fan du genre, et je trouve que la puissance vocale de Jasmine, son énergie et sa technicité font de cette cover une réussite absolue. Une force de la nature, dont la fougue derrière le micro m'a aussi rappelé la volcanique Gizelle Smith.

 

Plus d'infos sur Jasmine Kara sur son site officiel, sa fanpage Facebook.

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