Kareen Guiock Thuram "absolument pétrifiée" pour sa première scène

Interviewée par Jazz Radio, Kareen Guiock Thuram a révélé les secrets de son tout premier album hommage à Nina Simone réalisé avec Dominique Fillon. Passionnée par le journalisme qui a été "d'une tendresse et d'une affection extraordinaire" envers elle, elle ressent également un amour fort pour la musique. D'ailleurs malgré ce que l'on pourrait croire, cela fait plus de vingt ans que l'artiste se produit en concert et en spectacle.

Son tout premier concert ? "C'était en 2002 ou 2001 avec Dominique Fillon dans un petit café du 18ème arrondissement, il devait y avoir 20 personnes, j'étais absolument pétrifiée parce que j'ai souffert pendant des années de pudeur vocale, je ne pouvais pas chanter devant quelqu'un. Il a fallu que je dépasse ça". Déterminée à dévoiler ses talents dans la musique, elle confie : "J'ai fait ma route en toute discrétion et l'heure est arrivée de mettre fin à cette discrétion".

Journaliste reconnue à la télévision, Kareen Guiock Thuram est en effet sortie de sa zone de confort pour enfin réaliser son rêve de scène. 

"Je crois que le confort, l'habitude, la peur c'est finalement ce qui éloigne des millions d'entre nous de réaliser leurs rêves, on se dit est-ce que vraiment ça vaut le coup de se mettre en danger je quitte ça mais pour faire quoi d'autre ou bien est-ce que je vais trouver ? Est ce que c'est raisonnable.

Et en fait non cette passion là elle était vivante, à vif tout le temps et j'ai toujours eu un grand besoin de musique et c'est vrai que comme pour des millions de gens la période du covid a aussi été une période de remise en question pour moi et je me suis dit bah voilà ce métier de journalisme tu le fais avec une telle intensité que les journalistes étaient en première ligne moi j'étais en première ligne moi j'ai pas été confinée pendant cette première période là parce que le propos était de garder le lien de normalité, garder le lien avec les téléspectateurs pour dire le peu qu'on savait en tout cas à l'époque.

Et je me suis demandée si demain j'étais emportée par un virus qu'est-ce que je regretterai ? Et évidemment c'était ça aurait été de ne pas être allée au bout de ce chemin musical. Donc je me devais ça."

Soutenue par son entourage dans ce nouveau virage qu'elle souhaitait effectuer dans sa vie, elle révèle avoir des amis "extrêmement fidèles" et confie : 

"Me connaissant, mes parents m'ayant élevée pour être audacieuse, je crois qu'ils ont craint, ils ont redouté en effet qu'un matin je me réveille en me disant : 'Ça y est je pars sur les routes je vais faire de la musique et j'arrête tout mais avec le temps ils ont compris que c'était vital pour moi et donc ils me soutiennent, ils sont à fond.

Et mon entourage aussi, enfin dans mon environnement les gens qui me sont proches savent que je fais de la musique depuis très longtemps. Ils sont déjà venus me voir en concert. J'ai de la chance d'être accompagnée par des gens qui, depuis toujours, viennent me voir en concert même à mes débuts et je me dis mais ça devait être horrible ! Et ils me disaient :'Non c'était bien déjà'".

Aimant se qualifier comme une "vieille chanteuse qui débute", elle indique avoir connu beaucoup d'épreuves avant de réussir à créer ce premier album.

"Quand ça ne se fait pas, en effet on peut être abattus mais il ne faut jamais lâcher, continuer à y croire et travailler. (...) Je suis prête à faire mes preuves"

Sa grande amitié avec Dominique Fillon

Inséparable depuis 10 ans avec Dominique Fillon, elle raconte comment ce premier album a vu le jour.

"Il y a 1 an et demi, il m'a appelée en me disant : 'J'aimerais beaucoup qu'on fasse un hommage à Nina Simone ensemble et ça depuis le premier jour où on s'est rencontrés"

Un album (en vente ici) construit avec des textes inspirés par le parcours de Nina Simone, "une femme libre". "On a souhaité raconter Nina Simone sans être un reportage" explique Kareen Guiock Thuram. Et concernant une future rencontre avec Lisa, la fille de Nina Simone décédée en 2003, elle a révélé très fièrement avoir pu échanger avec son manager et même espère un rendez-vous avec elle...

"Je serais très honorée de la rencontrer, évidemment on ne fait pas partie de la même famille biologique mais j'ai le sentiment d'être de la même famille spirituelle"