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Francis Marmande, figure libre du jazz et de la critique, est décédé ce 25 décembre

Francis Marmande, figure libre du jazz et de la critique, est décédé ce 25 décembre

Journaliste, écrivain et musicien, Francis Marmande laisse une trace singulière dans l’histoire du jazz et de la pensée musicale.

Le monde du jazz et de la culture a appris avec émotion le décès de Francis Marmande, survenu le 25 décembre. Âgé de 80 ans, il s’est éteint après un long combat contre la maladie. Critique musical, écrivain, chroniqueur et musicien, il occupait une place à part dans le paysage culturel français, reconnu pour la liberté de sa plume et la profondeur de son regard sur la musique.

Une voix essentielle du jazz en France

Francis Marmande était avant tout un messager. Journaliste au Monde pendant plusieurs décennies, collaborateur régulier de Jazz Magazine, il a contribué à façonner la manière dont le jazz a été raconté, analysé et transmis en France depuis les années 1970. Son écriture, dense et sensible, refusait les formules toutes faites pour privilégier une approche incarnée, où le jazz était pensé comme une expérience vivante, sociale et politique.

L’écriture comme prolongement de la musique

Contrairement à de nombreux critiques, Marmande parlait du jazz de l’intérieur. Contrebassiste, proche des scènes improvisées et expérimentales, il connaissait le geste musical autant que les mots pour le décrire. Cette double posture nourrissait une critique singulière, souvent littéraire, parfois déroutante, mais toujours profondément engagée. Pour lui, le jazz n’était pas un style figé mais un espace de liberté, de tension et de mouvement permanent.

Un regard ouvert sur toutes les formes

Au fil de sa carrière, Francis Marmande n’a jamais limité son champ d’intérêt. Il écrivait sur le jazz, mais aussi sur la littérature, la tauromachie ou la politique, toujours avec la même exigence intellectuelle. Dans ses chroniques musicales, il défendait aussi bien les grandes figures historiques que les formes les plus contemporaines, attentif aux marges, aux voix minoritaires et aux expressions nouvelles.

Une disparition qui laisse un vide

La disparition de Francis Marmande laisse un vide certain dans le monde du jazz et du journalisme culturel. À travers ses textes, il aura appris à plusieurs générations de lecteurs à écouter autrement, à penser la musique au-delà du simple commentaire, et à considérer le jazz comme une force vivante, indissociable de son époque. Son héritage demeure dans ses écrits, toujours lus, toujours discutés, et dans cette idée qu’il n’a cessé de défendre : le jazz comme un art de liberté, de pensée et de résistance.