Jean-Jacques Milteau a toujours fait fi des frontières et des différences. Du Paris populaire où il est né aux dorures de l’opéra Garnier, du cercle arctique à l’Afrique du Sud, de Shanghai à La Havane en passant par le Nice Jazz Festival avec B.B. King, du blues à la country et des mélodies celtiques à la soul de Memphis, il a "bourlingué" autant personnellement que musicalement et c'est ce parcours atypique qui lui a permis d'avancer. Et tout cela, il le doit à sa maitrise de l’harmonica et aux rencontres qui ont jalonné son parcours : Gil Scott-Heron, Eddy Mitchell, Terry Callier, Barbara, Little Milton… En une vingtaine d’albums et deux Victoires de la Musique, Milteau a su traduire le monde en mettant sa virtuosité au service de l’émotion pure. Son nouveau projet, "Key to the Highway" qui sort le 29 mars prochain, ne fait pas exception à la règle. L’art de Milteau, intemporel et universel, nous entraîne le long d’une route lumineuse dont l’harmonica est la clé. On ne demande qu'à le suivre dans ce voyage onirique.
Et pour nous inviter au voyage, Jean-Jacques Milteau nous donne un premier aperçu de ce que l'on va pouvoir découvrir dans "Key to the Highway" avec le titre "Chain of Fools".
Comme dans le reste de son projet, Jean-Jacques Milteau s’interroge sur les facéties du destin. Sur le choix innocent, presque anodin, d’un instrument d’à peine dix centimètres qui lui a permis de visiter tous les continents et d’enchaîner les rencontres improbables, dans la sphère musicale comme dans sa vie personnelle. On ne s’étonnera donc pas que ce recueil le voie poser un regard songeur sur ce parcours imprévisible.
Dans "Key to the Highway", on retrouve toutes les musiques qui l’ont poussé à s’improviser musicien : la poésie de Bob Dylan, le blues qui a construit sa science de l’harmonica, la country venue nourrir son imaginaire, la soul qui lui laisse en héritage ses inspirations harmoniques. Cet éclectisme trouve son unité dans la proximité du souffle et les sonorités brutes de cet enregistrement. Mais n’allez pas croire que ce disque soit une ode à la nostalgie. C’est tout l’inverse. En privilégiant une alchimie originale qui allie la grâce du Wurlitzer, une basse fondatrice et des percussions, il nous offre un son intemporel. Sans oublier les voix, avec lesquelles il poursuit un dialogue passionné.
Autrement dit, on attend le 19 mars avec impatience et on se réjouit d'aller l'écouter le 21 mai prochain au New Morning, à Paris.